Ce 13 juin 2022, a eu lieu l’inauguration à Grenade-sur-l’Adour par Madame Odile LACOUTURE maire de la Commune  et le Capitaine Jean-Claude GRAFFIN, président du comité  local du Souvenir Français, d’un parcours de mémoire retraçant, sur les lieux mêmes de leur commission, les atrocités infligées par l’occupant allemand à la population de cette ville martyre pendant la seconde guerre mondiale.

Elle s'est déroulée en présence de Monsieur Boris VALLAUD député des Landes, de Madame Agathe BOURRETERRE conseillère départementale, des maires de SAINT-MAURICE, MAURIN, BORDERES, de Monsieur Jean-Luc LAFENETRE président de la communauté de communes du Pays Grenadois, d'élus du Conseil municipal de Grenade sur l’Adour, du Représentant du Commandant de la Base 118 de Mont-de-Marsan, des présidents landais des Ordres nationaux ou leurs représentants. des présidents d'associations d'Anciens Combattants (UNC, FNACA, UFAC), et du Souvenir Français d'AIRE-SUR-L'ADOUR, de CAP de GASCOGNE, de MONT-DE-MARSAN, de PONTONX-SUR-L’ADOUR, d'YGOS- SAINT-SATURNIN, mais aussi avec la participation de 70 élèves de cm2 de Grenade-sur- l’Adour avec leurs enseiggnants et directrices d'écoles, de 12 porte-drapeaux avec leurs emblèmes, enfin d'adhérents et sympathisants grenadois du Souvenir Français.
Figuraient par ailleurs dans le cortège, deux jeunes gens revêtus par les soins de Monsieur Valenti de la tenue militaire des F.F.I..

La première phase des cérémonies commença le matin en comité restreint par un moment de recueillement à Bordères-et-Lamensans devant la stèle de Marras en présence de la famille VIELLE.
Puis l'après midi, cérémonie du souvenir des déportés à la stèle de Grenade suivi de l'inauguration des 10 plaques témoins des représailles Allemandes en présence des descendants des propriétaires des lieux et des derniers témoins.

Devant chaque plaque des élèves de CM2 de l'école de Grenade-sur-L'Adour ont lu les témoignages d'enfants de 1944.

« Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie,
un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ».

Le Maréchal Foch nous rappelle ici l’importance de la Mémoire dans la construction d’une société.
Notre société actuelle peu encline à cultiver le devoir de mémoire a besoin de se souvenir des épreuves endurées collectivement.

          Cette démarche du souvenir est le ferment qui doit éradiquer les conflits.

Conserver le souvenir et le transmettre aux jeunes générations est un devoir.
À Grenade-sur-L'Adour le pavillon de la résistance et de la déportation, ainsi que ce parcours mémoriel pédagogique nouvellement inauguré y contribuera.

Ce parcours retrace cette triste journée du 13 juin 1944 qui a subit les représailles des forces allemandes.
C’est un mardi, la journée s’annonce ensoleillée et chaude, mais une matinée d’angoisse et d’attente règne sur la ville.
Depuis la fin de la nuit, une rumeur parcourt les rues : il y a eu une embuscade contre les allemands à Bordères la nuit dernière, c’est très grave. Il parait que maitre Vielle chef du commando est mort.
Les heures passent, la rumeur se fait insistante et va bientôt se confirmer. Des groupes se forment et discutent ? Des parents inquiets évitent d’envoyer leurs enfants à l’école.
À 14h00, arrive ce que tout le monde redoutait.
Une colonne de véhicules des forces d’occupation allemandes, venant de Mont-de-Marsan, surgit et investit la ville.
Immédiatement c’est la stupeur. Les nazis se déchainent, tirant d’abord sur la gendarmerie, puis sur les maisons, fracassant portes et fenêtres, lançant des grenades incendiaires. Même les canons et mitrailleuses lourdes sont utilisés. Trois avions survolent la ville et la vallée de l’Adour en rase-motte. Ils mitraillent à l’aveuglette les berges boisées de l’Adour ou ils supposent que se sont réfugiés les maquisards.
15 maisons d’habitation vont être la proie des flammes ainsi que la gendarmerie, l’hospice, le groupe scolaire, la perception et l’entrepôt de la coopérative de céréales.

BADETS	BARRERE	DAROUX	DULAU	Garage BADETS
Groupe Scolaire	LAMOTHE	Perception	PROERE	Atelier BARRERE
Pour visionner l'album des photos réalisées pendant cette cérémonie cliquez ICI crédit photos comité Pays Grenadois

Toute la population est rassemblée sur le champ de course face à la mairie, au milieu des flammes, de la fumée, des explosions, des tirs, des cris, par des soldats allemands furieux et prêts à faire payer l’embuscade. Durant la fusillade deux habitants seront mortellement blessés.
L’officier qui commande l’expédition punitive exige que les noms et habitations des résistants soient dénonces. Devant le mutisme des gens, il ordonne aux hommes de 17 à 60 ans de se placer devant le mur de la mairie. Après de multiples pourparlers avec le maire et le curé, 30 personnes seront arrêtées et dirigées vers la prison de Mont-de- Marsan, puis de Bordeaux pour interrogatoire : 12 seront libères plusieurs jours plus tard après avoir subi des tortures. 18 seront déportés à Dachau où 11 d’entre-eux trouveront la mort après avoir connu des souffrances indicibles et l’avilissement des camps de la mort. 7 reviendront de déportation au printemps 1945, mais quelques-uns décèderont rapidement des sévices et privations endurés durant leur détention.

C’est pour rappeler ces évènements tragiques  qu’ont été élaborées et mises en place les aides pédagogiques mémorielles dévoilées ce jour. Elles sont mises désormais à la disposition  du public et des jeunes élèves. Puissent-elles faciliter la transmission de la mémoire de cette dramatique page de notre histoire locale afin que soient tirées pour l’avenir les leçons d’un tel déferlement de haine et de violence.

Allocution prononcée par JC Graffin Président du Comité du Pays grenadois

C'est sous une pluie battante que cette cérémonie d'honneur aux Morts pour la France des deux grandes guerres débuta. Le cortège des porte-drapeaux en tête, commandé par la capitaine Catherine Morillon se mit en place puis suivirent les autorités civiles, militaire et religieuse, départementales, dont Monsieur le député Boris Valaud, et Madame la sénatrice Monique Lubin, Monsieur Guy Revel maire de la commune, le Commandant, Monsieur l'abbé Gérard Laluque, Monsieur le Directeur de l'ONAC-VG, le Général Sabathier-Dagès, Délégué Général du Souvenir Français des Landes, les Présidents d'Associations, les Présidents des comités du Souvenir Français, les elèves et leur professeur de l'école de Le Vignau et des nombreux sympathisants de la commune.

Lorsque la sonnerie retentit, les couleurs furent levées par deux conseillers municipaux de Le Vignau.

Après le dévoilement de la tombe de regroupement des treize soldats morts pour la France par Monsieur Guy REVEL maire de Le Vignau et le Général Sabathier-Dagès Délégué Général du Souvenir Français des Landes, les 2 drapeaux des Médaillés Militaires, de l'Ordre National du Mérite et les autorités se déplacèrent vers la tombe du curé Joseph Jean Marie NAVÈS de la 18e section d'infirmiers militaires (18e SIM) Mort pour la France le 19 avril 1916, pour l'honorer par une gerbe déposée par Monsieur le maire et Monsieur l'abbé Gérard Laluque, curé d'Aire sur l'Adour et une deuxième par Jean-Claude GRAFFIN président du comité du Pays Grenadois du Souvenir Français.

Retour à la tombe de regroupement pour la bénédiction par Monsieur le curé Gérard Laluque.

Les dépôts de gerbes se succédèrent une par Monsieur le Maire et M. Junqua président des Anciens Combattants de Le Vignau,  une autre par une élève de l'école de Le Vignau, présidente du conseil municipal des enfants et Madame Marie-France Gauthier conseillère départementale. Le Général Sabathier-Dagès déposa celle du Souvenir Français des Landes, Monsieur Boris Vallaud, député des Landes et Madame Monique Lubin Sénatrice déposèrent la dernière.

Les discours prévus à l'origine devant les tombes ont été reportés dans la salle des fêtes.

La sonnerie "Aux morts", la minute de silence et la Marseillaise reprise en choeur par toute l'assemblée et les élèves de l'école primaire de Le Vignau conclut l'hommage à ces morts pour la France.

Le déplacement vers le Monument aux Morts de la commune se fit en colonnes, drapeaux en tête pour assister à la décoration de 3 anciens combattants.
Le dépôt de gerbe par Monsieur le Maire et le président des Anciens Combattants suivi du salut aux porte-drapeaux par les officiels termina la cérémonie.

Un vin d'honneur offert par la municipalité fut servi dans la salle des fêtes où les discours du Général Sabathier-Dagès et de Monsieur Guy Revel furent prononcés.

Pour conclure et selon les recherches approfondies de Jean-lou Lorrette, maître de cérémonie, sur tous ces morts pour la France, les élèves de l'école primaire de Le Vignau lurent la biographie militaire succinte de chacun des treize Morts pour la France et du curé JJ-M Navès devant les affiches de l'exposition sur la grande guerre réalisée par le comité du Pays grenadois du Souvenir Français.

Pour visionner toutes les photos réalisées pendant cette cérémonie cliquez sur l'icône APN

Le comité de Grenade sur l'Adour, mené de main de maître par Jean-Claude GRAFFIN, Jean-Luc VIELLE et leur équipe, en présence de Monsieur Cédric GARENCE, Directeur de Cabinet du préfet des Landes, de Monsieur Boris VALLAUD, député des Landes, Monsieur Pierre DUFOURCQ, maire de Grenade sur l'Adour, Monsieur Paul de Andreïs directeur de l'ONAC-VG, le Colonel Cédric GAUDILLIERE Délégué Militaire départemental, Monseigneur Bernard DUBASQUE curé de la paroisse Saint Pierre et Saint Paul du Marsan, le commandant Jean-Louis HOURSIANGOU président de l'Association Nationale des Membres de l'Ordre National du Mérite des Landes, le Général de Division Jean-Pierre SABATHIER-DAGES, Délégué Général du Souvenir Français des Landes, le général de Brigade Aérienne Michel BARRANS, président d'honneur du comité, le colonel Jean-Pierre BRETHES, président du 34è RI des Landes, de nombreuses autres personnalités, des 12 présidents du Souvenir Français, membres et sympathisants, a organisé la cérémonie de la passation du nouveau drapeau de son comité et l'inauguration d'une tombe de regroupement de 12 morts pour la France inhumés dans le cimetière de Grenade sur l'Adour.

Cette cérémonie a débuté par l'allocution du Général Barrans qui fit une rapide rétrospective des démarches entamées fort longtemps auparavant quand il était lui-même président du comité.

Puis ce fut le lever des couleurs entouré de 6 jeunes gens costumés en habits d’époque, des 24 porte-drapeaux et leur emblème, du piquet d’honneur de la BA 118 de Mont de Marsan et salué par les autorités.
Le nouveau drapeau du comité du Pays Grenadois fut transmis roulé, par le Général Barrans, président d'honneur du comité et Monsieur Marc Perrier, membre le plus âgé du comité du Pays Grenadois au Directeur de Cabinet du préfet qui le passa au Délégué Général du Souvenir Français des Landes.
Après l’avoir déroulé et prononcé la formule réglementaire le Général Sabathier-Dagès le remit au président du comité qui le confia définitivement au Caporal-Chef David Adeline porte-drapeau officiel du comité du Pays Grenadois.

INAUGURATION D'UNE TOMBE DE REGROUPEMENT
DE 12 MORTS POUR LA FRANCE

La découverte de la stèle parle le maire de la commune et le Délégué Génral du Souvenir Français amorça le début de la cérémonie. Monseigneur Bernard Dubasque prit la parole pour une courte allocution et procéda à la bénédiction de la tombe.

Suivirent le discours du Général Sabathier-Dagès, Délégué Général du Souvenir français des Landes

Le discours de Monsieur Pierre DUFOURCQ, maire de Grenade sur l'Adour.

Le discours de Monsieur Cédric GARENCE, Directeur de Cabinet du préfet des Landes précéda l'appel des 12 Morts pour la France par Jean-Luc Vielle.

Les dépôts de gerbes par le Souvenir Français, par le Délégué Militaire de la BA 118, Monsieur le député des Landes, la commune, par la préfecture des Landes précédèrent la sonnerie "Aux Morts" pendant laquelle les drapeaux s'abaissèrent et la Marseillaise.

Au final, avant de se diriger vers le Monument aux Morts, la jeune Manon chanta "le Soldat" de Florent Pagny.

Le dépôt de gerbe par les autorités au Monument aux Morts rendit hommage aux enfants de la commune morts pour la France. Le salut aux porte-drapeaux clôtura ces cérémonies.

Remerciements à la municipalité pour le vin d'honneur offert.

Cliquez sur l'icone pour voir les photos réalisées pendant ces cérémonies

Grenade-sur-l’Adour est une ville martyre qui a été décorée de la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil suite aux douloureux événements du 13 juin 1944.

Dans la nuit du 12 au 13 juin 1944, le groupe de maquisards, aux ordres du Capitaine René VIELLE, monte une embuscade et intercepte un détachement allemand à quelques kilomètres de Grenade, infligeant à l’ennemi des pertes sensibles. Au cours de cette embuscade, le Capitaine R. VIELLE est mortellement atteint.
Dans l’après-midi du 13 juin, en représailles, la population rassemblée par les troupes allemandes sur la place publique et tenue sous la menace de mitrailleuses, assiste, impuissante, à l’incendie de ses principaux édifices : gendarmerie, groupe scolaire, perception, hospice, coopérative et 13 maisons d’habitation.
30 Grenadois seront arrêtés, collés au mur de la mairie et finalement incarcérés à Mont-de-Marsan. 18 d’entre eux seront déportés dans les camps de Dachau et de Mauthausen où 12 seront exterminés.
Une stèle fut érigée, en 1948, contre le mur de la mairie de Grenade pour rappeler les noms de ces martyrs.

Ce fut devant une grande partie de la population de Grenade-sur-l’Adour, de nombreuses personnalités civiles et militaires, les Drapeaux des Ordres nationaux, Associations Patriotiques, des Anciens Combattants, un détachement de la base aérienne de Mont-de-Marsan (2° COGA) et la famille de Jean SUSTRA (Noëlle et Marie-Ange) que se déroula la cérémonie suivi du dépôt de gerbes (Mairie et Souvenir Français) sur la stèle de René VIELLE (sur les lieux de l’embuscade), d’un office religieux, du dévoilement du nom de Jean SUSTRA sur la stèle des Déportés, d’une remise de décorations dont la Médaille de la Résistance de son grand-père à Marie-Ange SUSTRA par le Général** (2S) M. Barrans, de la lecture par cette dernière des deux lettres-testaments de son grand-père, de l’évocation de la vie de Jean SUSTRA et de l’inauguration de la plaque commémorative des Victimes Grenadoises du 13 juin 1944 dans le Pavillon de la Résistance et de la Déportation.

Merci à Jean-Luc Vielle, Trésorier du comité, pour le travail formidable accompli pour réhabiliter la mémoire de Jean SUSTRA qu'il conclut comme suit :

« Cette recherche et sa finalisation, entrant parfaitement dans les missions du Souvenir Français, (...) de réparer un oubli et de répondre aux interrogations de la famille SUSTRA,(...).
Je suis persuadé, et j’en ai l’intime conviction, qu’en réparant cet oubli, je n’ai accompli que ce qu’aurait fait mon grand-père, René VIELLE, s’il avait survécu à ce fatal 13 juin 1944. »